Une étude menée par CERESCO pour INTERBEV, basée sur les projections de l’Institut de l’Élevage, évalue les conséquences socio-économiques, environnementales et territoriales d’une baisse de 19 % du cheptel de vaches mères d’ici 2030. Cette contraction, équivalente à la perte enregistrée entre 1960 et 2000, entraînerait une réduction de 20 % des animaux finis, menaçant 37 000 emplois directs et indirects, principalement dans les zones rurales (Massif Central, Ouest). Les prairies permanentes, couvrant 44 % de la SAU, pourraient perdre 1,4 Mha, avec des risques de retournement en cultures, d’artificialisation ou d’enfrichement, affectant paysages, biodiversité et stockage de carbone (jusqu’à 64 Mt éq CO₂ libérées dans le scénario le plus pessimiste).
La balance commerciale deviendrait déficitaire (–330 M€ contre +740 M€ aujourd’hui), en raison d’un découplage entre une consommation stable (–4,3 %) et une production en chute (–18,5 %), accélérant les importations de viande. Bien que les émissions de GES nationales diminuent (–18 %), celles liées aux importations pourraient doubler (10 Mt éq CO₂/an), annulant les gains climatiques. La réduction des effluents bovins (–18 % d’azote organique) augmenterait la dépendance aux engrais minéraux (+18 kt d’azote), tandis que la disparition des prairies dégradera les services écosystémiques (biodiversité, qualité des sols).
Cette transition soulève des enjeux de souveraineté alimentaire et de résilience territoriale, nécessitant un accompagnement des filières pour concilier transition écologique et maintien des externalités positives de l’élevage (stockage de carbone, entretien des paysages).