Revue Française de la recherche
en viandes et produits carnés

ISSN  2555-8560

 A la une ...


 
 

 

DERNIERS ARTICLES PARUS

Captive bolt stunning of cattle.

Effect of the position of the gun on the brain damage caused by the captive bolt when stunning cattle
The impact of the position of the stun gun brain damage was studied in 19 cattle. The aim was to define a reliable method of damaging the Ascending Reticular Activating System (ARAS), which is strongly involved in consciousness. The positions tested were two positions located at the intersection of the diagonals between the animal's eye and the base of the opposite horn (Low position: Eye-hornB; High position: Eye-hornH) and two positions located in the middle of the line going from the top of the head to the line connecting the animal's two eyes (Low position: MedianB; High position: MedianH). When using the Eye-HornB position, the bolt usually passed below the brain. The Eye-HornB and Eye-HornH positions were influenced by the shape of the head. The MedianB and Eye-HornH positions resulted in damage to the ARAS in approximately half and three-quarters of the animals, respectively. The MedianH position produced satisfactory damage to the ARAS (within the target zone: 95% of the animals; at the limit of the target zone: 5% of the animals). The disadvantages of the latter position are a potentially too caudal position in some animals and the greater difficulty to use outer canthi of the eyes as a landmark. In conclusion, placing the gun 1 cm lower than the MedianH position, or about 2 to 3 cm higher than the Eye-hornH or MedianB positions, maximises the probability of damaging the ARAS, while limiting the risk of a too caudal position.

Abonnez-vous !

Recevez notre Newsletter chaque trimestre. Vous êtes actuellement 4430 abonnés. VERIFIEZ DANS LES SPAMS ET ENREGISTRER L'EXPEDITEUR DANS VOTRE CARNET D'ADRESSES

Edito

A point nommé

La publication dans cette lettre d’information de "l’appel à action de Denver" et d’un article expliquant la genèse de cette mobilisation de chercheurs du monde entier (1) en faveur d’un débat public rationnel et étayé scientifiquement sur l’élevage et la viande tombe à point nommé. Une émission télévisée toute récente (2) illustre à quel point le traitement de ces questions semble vouloir régulièrement sortir de ce cadre pour y être porté sur un terrain émotionnel et moral, mais surtout idéologique. A son corps défendant, l’élevage et la viande se retrouvent ainsi attirés, comme dans un guet-apens, dans un affrontement fantasmé entre animal et végétal. L’essentiel du documentaire a ainsi été consacré à discréditer une partie des acteurs du débat, affublés des arrière-pensées les plus sombres. Au bout d’une heure trente, qu’est-ce que le téléspectateur aura retenu? Pratiquement rien, en dehors de ces supposés noirs desseins des filières, puisque l’émission réussit la performance de n’aborder aucun des sujets sur le fond. Le citoyen n’aura ainsi rien appris sur la consommation de viande en particulier de viande rouge (inférieure en moyenne en France aux recommandations nutritionnelles). Il ne saura rien des méthodes d’élevage en cours en France en comparaison de celles du reste du monde (il y aurait pourtant tant à dire). Il ne connaitra pas plus non plus les contributions et efforts du secteur élevage-viande en matière d’atténuation climatique. Alors oui, les signataires de l’appel de Denver ont raison de se mobiliser pour une politique guidée par le souci d'une alimentation équilibrée et de vouloir en finir "avec le discrédit généralisé de la viande, des produits laitiers et des œufs pour en revenir à des recommandations alimentaires pleinement fondées sur des preuves scientifiques, économiquement et culturellement appropriées". Ces chercheurs ont aussi raison d’attirer l’attention sur la prise en compte de la reconnaissance de la complexité des systèmes d'élevage et de l'écologie ou de rappeler que le rôle des scientifiques est de se confronter les uns aux autres "en appliquant des méthodes scientifiques rigoureuses, dans le respect mutuel et avec ouverture d’esprit". Non, la viande n’est ni de gauche ni de droite, ni masculine ni féminine, ni malfaisante ni miraculeuse. Elle participe à l’équilibre alimentaire de milliards d’hommes et mérite mieux que d’être ainsi l’otage de combats politiques complaisamment mis en scène.

Bruno CARLHIAN et Jean-François HOCQUETTE

(1) https://www.dublin-declaration.org/fr/
(2) https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/7205066-la-guerre-de-l-info-touche-pas-a-mon-steak.html