Revue Française de la recherche
en viandes et produits carnés

ISSN  2555-8560

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Impact of beef tenderness on the mechanical parameters of an indentation test – a preliminary study.

The « beef » sector is exploring how to guarantee delivering products to its clients with regular quality. However, the methods used to qualify beef tenderness are mainly invasive since they require sampling meat samples to be qualified. Therefore, tenderness is little or not at all evaluated by the sector. The objective of this study was to propose a non-invasive test, which ideally can be performed on a carcass and/or on-line, replacing the invasive tests used previously in laboratories (Warner-Bratzler shearing test, hardness test, penetration test, baking test). The new test is an indentation/relaxation/recovery test that leads to an estimation of tenderness indicators. The indentation method consists in the penetration of the meat with a hemispherical point, maintaining it in position then its rapid withdrawal, a phase associated with the return to equilibrium during which the movement at the meat surface is closely observed. A preliminary study on two pieces of meat with very different tenderness levels associates some of these indicators with data from compression tests (tensiometer), a device made available for this study by the Association for Development of the Meat Institute in Clermont-Ferrand (ADIV). In particular, after indentation, the gite round returns more quickly to its equilibrium state than the sirloin steak. The tendency that was observed on this “recovery” stage seems to be correlated with data obtained during penetrometry trials on similar samples. Statistical studies now need to be performed to validate the use of this tool for the industrial qualification of pieces of meat.

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Edito

A point nommé

La publication dans cette lettre d’information de "l’appel à action de Denver" et d’un article expliquant la genèse de cette mobilisation de chercheurs du monde entier (1) en faveur d’un débat public rationnel et étayé scientifiquement sur l’élevage et la viande tombe à point nommé. Une émission télévisée toute récente (2) illustre à quel point le traitement de ces questions semble vouloir régulièrement sortir de ce cadre pour y être porté sur un terrain émotionnel et moral, mais surtout idéologique. A son corps défendant, l’élevage et la viande se retrouvent ainsi attirés, comme dans un guet-apens, dans un affrontement fantasmé entre animal et végétal. L’essentiel du documentaire a ainsi été consacré à discréditer une partie des acteurs du débat, affublés des arrière-pensées les plus sombres. Au bout d’une heure trente, qu’est-ce que le téléspectateur aura retenu? Pratiquement rien, en dehors de ces supposés noirs desseins des filières, puisque l’émission réussit la performance de n’aborder aucun des sujets sur le fond. Le citoyen n’aura ainsi rien appris sur la consommation de viande en particulier de viande rouge (inférieure en moyenne en France aux recommandations nutritionnelles). Il ne saura rien des méthodes d’élevage en cours en France en comparaison de celles du reste du monde (il y aurait pourtant tant à dire). Il ne connaitra pas plus non plus les contributions et efforts du secteur élevage-viande en matière d’atténuation climatique. Alors oui, les signataires de l’appel de Denver ont raison de se mobiliser pour une politique guidée par le souci d'une alimentation équilibrée et de vouloir en finir "avec le discrédit généralisé de la viande, des produits laitiers et des œufs pour en revenir à des recommandations alimentaires pleinement fondées sur des preuves scientifiques, économiquement et culturellement appropriées". Ces chercheurs ont aussi raison d’attirer l’attention sur la prise en compte de la reconnaissance de la complexité des systèmes d'élevage et de l'écologie ou de rappeler que le rôle des scientifiques est de se confronter les uns aux autres "en appliquant des méthodes scientifiques rigoureuses, dans le respect mutuel et avec ouverture d’esprit". Non, la viande n’est ni de gauche ni de droite, ni masculine ni féminine, ni malfaisante ni miraculeuse. Elle participe à l’équilibre alimentaire de milliards d’hommes et mérite mieux que d’être ainsi l’otage de combats politiques complaisamment mis en scène.

Bruno CARLHIAN et Jean-François HOCQUETTE

(1) https://www.dublin-declaration.org/fr/
(2) https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/7205066-la-guerre-de-l-info-touche-pas-a-mon-steak.html