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Publication : mercredi 2 septembre 2020 08:10
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Écrit par Vincenza Ferraro
La valeur biologique et technique des molécules qui caractérisent les résidus animaux, et en particulier les sous-produits (résidus non comestibles), peut faire l’objet d’utilisations à plus haute valeur ajoutée par rapport aux modes de gestions adoptés aujourd’hui. Les sous-produits animaux peuvent devenir des nouvelles matières premières ayant un intérêt technologique, alimentaire et pharmaceutique, qui répondent, en outre, à la demande en nombreux produits biosourcés et biologiquement actifs. Des biopolymères naturels (les protéines fibreuses structurelles collagène, élastine, kératine), des protéoglycanes, des prostaglandines, des insuline-équivalents, des facteurs de régénération des tissus et des minéraux essentiels tels que le calcium, le phosphore et le magnésium, peuvent être obtenus des sous-produits animaux. Ces molécules ont des propriétés uniques et non répétables par synthèse chimique mais leurs potentialités sont aujourd’hui très peu exploitées, et encore moins en France, malgré les importants gisements générés dans le pays qui détient, en outre, le plus grand nombre de têtes de bétail bovin et de volaille parmi les 27 pays de l’Union européenne. La recherche fondamentale sera importante et indispensable pour une valorisation efficace, multisectorielle et multi-acteurs. L’élévation des sous-produits au rang de « matières premières » demande en fait une caractérisation physico-chimique et biologique exhaustive pour cibler un secteur d’application ou un autre ; la mise au point de procédés innovants et spécifiques, et des systèmes de gestion plus adaptés sera tout autant indispensable.